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Études de cas de projets de design qui m'ont inspiré pour mes recherches.
Anna Aagaard Jensen, série de chaises, 2019
Une designer 19, se définissant comme conceptuelle, a proposé une série de chaises dénonçant le manspreading. Seules les femmes peuvent s’y asseoir. En s’asseyant sur cette chaise, elle est forcée de pratiquer le manspreading tout en se procurant les attributs masculins. La designer détourne l’objet « chaise » pour en faire un objet engagé qui vient donner à la femme la place que l’homme a dans l’espace.
Mix Cité
Mix Cité est un atelier de co-création scénographique créé et mené par Ne rougissez pas avec des élèves de 6e année de l’école primaire du Quartier Saint-Jean de Bosco à Gatineau (Québec). Mix Cité est un projet qui veut valoriser le lien social au coeur d’un quartier et d’une institution vouée à l’éducation. Des notions telles que le territoire, l’identité, la nationalité et des concepts tels que l’inclusion, la frontière, etc sont abordées. Une « boîte à outils graphiques » fut créée. Elle rassemble outils de typographie, de couleur, de forme avec des moyens utilisés tel que la sérigraphie, la linogravure, l’usinage de bois… Par le dialogue, l’expérimentation et l’action, chaque élève s’est exprimé à partir d’un procédé de fabrication commun. Ce projet a mis en lumière qu’une pratique du design social à l’école, offrant des alternatives innovantes pour aborder des thématiques sociales, politiques ou culturelles.
Raconte moi chez toi, Manon Ménard
Le projet « Raconte moi chez toi » de Manon Ménard est né d’une réponse à Création en cours, dispositif d’appel à projet dont l’objectif est d’initier les enfants à de nouvelles pratiques artistiques et culturelles sortant de leur cadre familier. « raconte moi chez toi » de Manon Ménard60 est un projet collectif où il a été question de découvrir l’environnement et le patrimoine local des enfants pour ainsi les valoriser. Des rencontres, des ateliers d’écriture, des ateliers pratiques, des sorties et des discussions ont permis de faire naître ce projet. Il s’articule entre design graphique, pédagogie et sémiologie sous le format d’un atelier d’alphabet graphique. Elle met en lien les symboles culturels ou sociologiques avec des signes graphiques. Elle lie enjeux sociaux au design, cette démarche peut s’appliquer aux enjeux d’égalité fille/garçon et ouvre sur de nouvelles manières de faire de la pédagogie en y incluant des codes graphiques et esthétiques vecteur de sens.
Fresque de Jean Codo et Yes we camp pour les Grands Voisins Paris 14. 2018. 2. Le collège : entre lieu de vie socialisant et lieu d’apprentissage strict
Pour le travail sur la façade Denfert62, Yes we camp et Jean Codo ont utilisé le graphisme et l’illustration, pour montrer les grands champs d’actions des initiatives que l’on trouve aux Grands Voisins. On peut imaginer ce type d’intervention, dans la cour de récréation pour sensibiliser les élèves aux stéréotypes de genres par des illustrations les montrant.
Fraternité Belle de Mai, collectif ETC, 2018
Un exemple peut nous aider à comprendre comment est-il possible d’aménager de manière participative un espace public, ici occupé par des adolescents. Avec projet Le Rin-té74, nous pouvons distinguer des typologies espaces avec des usages différents. Les adolescents, les protagonistes principaux de l’élaboration de ce projet, ont utilisé des méthodes comme les exercices successifs en dessin, en maquette et le test des éléments directement sur le terrain. Les adolescents ont défini une proposition qu’ils ont présentée aux usagers et aux partenaires du projet et en ont assuré la co-construction. L’espace est constitué d’un petit terrain de sport, d’une cabane avec bar, d’une table de ping-pong, de gradins ou encore d’un mur d’escalade. Ces éléments pourraient totalement se retrouver dans une cour de récréation. Le collectif pluridisciplinaire ETC ont accompagnés les jeunes dans ce projet, desquels ont émanés les usages et les formes du projet pour convenir au mieux à leurs envies. Les méthodes d’Horizome, à savoir le « tri-co » (co-concertation, co-conception, co-construction), se rapprochent des méthodes du collectif ETC, précurseurs en la matière. Ce sont des méthodologies de travail que j’aimerai pousser dans mon projet, car en tant que designer, concevoir d’abord pour le quotidien d’usagers est une des priorités. Les résultats de ces projets montrent que ce sont des lieux adaptés aux usages des habitants.
MARTIN Malte/ Agrafmobile, Fais-moi signe !, Les mureaux, 1% artistique du pôle molière,
Fais-moi signe est un projet qui mêle totalement pédagogie et aménagement d’espace public. La signalétique produite fait signe pour incarner l’ensemble du pôle. Le vocabulaire de formes est simple : rond, carré, triangle, losange. Chaque bâtiment possède sa couleur et sa forme. Au lieu d’être pensé comme un objet, un mobilier qu’on rajoute, cette signalétique/signe est pensée en écho et en interaction avec le geste architectural. La conception de la signalétique a été pensée avec le jeu du « Modulo », qui est un ensemble de formes géométriques avec lesquelles chacun peut composer. Les enfants apprennent à communiquer avec des formes et des couleurs, une participation active et ludique. Près de 300 personnes ont été impliqués dans le projet : écoles, centre social, centre de loisir, médiathèque, etc. Allier pédagogie et aménagement urbain est donc possible.
Fabrication Maison
Fabrication Maison, passeurs d’images, mène un « chantier graphique ouvert au public Danube » sollicité par la ville de Paris 19 et les bailleurs pour la création d’une identité visuelle du territoire accessible à tous avec notamment la création d’une typographie du quartier.
vers les ressources du quartier pour les habitants. Les méthodes, qui ont permis la mise en place de cette signalétique, sont des réunions inter-associatives et de rencontres dans l’espace public, des concertations avec associations, bailleurs, équipe de développement local, habitants, écoles… Les citoyens ont donc pris part au projet, sans être obligé de participer. Les supports sont réalisés de manière participative, avec les jeunes du quartier, lors de chantiers éducatifs.
Dans ce projet, l’interaction avec les usagers se fait à chaque phase du projet. Ils sont présent aussi bien lors de la concertation, pour savoir ce que veulent les habitants, qu’à la conception, pour dessiner ensemble la signalétique et enfin aux chantiers, pour la fabrication. La phase de conception du design de la signalétique pourrait perdre en qualité plastique et esthétique si la prise en compte de l’avis de l’usager est trop grande. Un projet entièrement fait par les habitants, mettant le designer au second plan est encore moins viable lorsque les habitants sont des enfants. Cette démarche permet de prendre en compte les besoins des usagers sans forcément y insérer de la déception d’un projet qui ne fabrique pas ce qu’ils auraient exactement proposé si la phase de conception était participative. Le projet s’intègre dans un quartier populaire de Paris, à l’instar de Hautepierre, cette typologie de quartier semble propice à voir germer des projets participatifs.
vers les ressources du quartier pour les habitants. Les méthodes, qui ont permis la mise en place de cette signalétique, sont des réunions inter-associatives et de rencontres dans l’espace public, des concertations avec associations, bailleurs, équipe de développement local, habitants, écoles… Les citoyens ont donc pris part au projet, sans être obligé de participer. Les supports sont réalisés de manière participative, avec les jeunes du quartier, lors de chantiers éducatifs.
Dans ce projet, l’interaction avec les usagers se fait à chaque phase du projet. Ils sont présent aussi bien lors de la concertation, pour savoir ce que veulent les habitants, qu’à la conception, pour dessiner ensemble la signalétique et enfin aux chantiers, pour la fabrication. La phase de conception du design de la signalétique pourrait perdre en qualité plastique et esthétique si la prise en compte de l’avis de l’usager est trop grande. Un projet entièrement fait par les habitants, mettant le designer au second plan est encore moins viable lorsque les habitants sont des enfants. Cette démarche permet de prendre en compte les besoins des usagers sans forcément y insérer de la déception d’un projet qui ne fabrique pas ce qu’ils auraient exactement proposé si la phase de conception était participative. Le projet s’intègre dans un quartier populaire de Paris, à l’instar de Hautepierre, cette typologie de quartier semble propice à voir germer des projets participatifs.
aménagement de la place d’Austerlitz, Strasbourg, 2012.
Le caractère inclusif était dans le règlement du concours pour l’aménagement de la place. Un travail d’éclairage nocturne a été fait. Ce qui nous intéresse plus particulièrement est le travail sur la limite. Au sol, un terrain de jeu a été dessiné, composé de volumes et de couleurs, ses limites sont floues. À l’inverse des terrains de football dont la ligne blanche peinte au sol impose clairement la limite à ne pas dépasser. Les enfants sont d’autant plus amenés à venir jouer dans cet espace qui ne les contraint pas à franchir ou pas, une ligne blanche. Le terrain de jeu est plus inclusif. J’y vois un jeu sur les règles à suivre ou pas, impulsé par le design. La manière de traiter le matériaux, les couleurs, les proportions permettent de brouiller les lignes.
Faubourg 132 a imaginé, conçu et fabriqué une partie de la cour de l’école Edmond Rostand de Roubaix en 2018
Ce projet participatif a impliqué l’équipe enseignante, les élèves et les parents. Il en résulte un espace de rencontre et d’échange composé majoritairement d’assises qui invitent à la rencontre. En fonction des formes de chaque module, on se rencontre différemment. Le répertoire formel du projet est directement lié aux dessins des enfants. Le mobilier amène des situations originales : faire circuler sa petite voiture sur le contour d’un nuage, regarder à travers une algue, se cacher derrière une vague, se retrouver sous les nuages, etc. Tout ce répertoire d’usage donne des libertés d’imaginations aux enfants et aux parents pour s’approprier les lieux. Le mobilier induit un usage, mais il est vecteur de rêve et invoque l’imaginaire de chacun. Un point singulier qui, pour le thème de l’égalité fille/garçon, peut être transposé. Nous pouvons imaginer que les couleurs utilisées ne traduisent pas d’un mobilier genré, il est donc appropriable par beaucoup d’enfants.
RIST Pipilotti, artiste et MARTINEZ Carlos, architecte pour le projet Stadtlounge, salon public dans le quartier Bleichi, Saint-gall en Suisse.
Pour un projet singulier un univers marqué permet de démarquer la proposition. Néanmoins, il est difficile de marquer un univers sans que celui-ci soit appropriable plus pour un des deux sexes. L’exemple du salon public rouge en est un contre exemple. Recouvert d’un tapis rouge en granulé de caoutchouc, le « salon » invite à se détendre et à s’émerveiller. Le caractère complet, monochrome et assumé permet de se projeter dans une occupation mixte.
cour de récréation non genrée, Trappes, 2018
C’est à Trappes, dans les Yvelines, que la réflexion sur une cour de récréation de maternelle a été pensée. Le but étant de réaménager la cour sous un filtre non-genré pour favoriser la mixité. L’univers des sciences a été choisi comme thème à la cour. « Nous avons travaillé autour du thème de la science, qui n’est pas cloisonné à un âge particulier, et qui s’adresse aux garçons comme aux filles », explique M. Urdy, précisant avoir voulu « sortir des stéréotypes », comme le terrain de foot, le « bleu chevalier » et le « rose princesse ». » Les couleurs choisies sont le jaune et le violet pour évoquer les étoiles et la galaxie, symboles des sciences. Il est clair que ce choix de couleurs vient directement prendre le contre-pieds du rose et du bleu. La légitimité du thème choisi n’est pas à remettre en cause. La subtilité n’est pas de rigueur. Les signes sont flagrants. Néanmoins, le message est tout de suite compris par des enfants de maternelle. Une planète est dessinée dans le sol en caoutchouc. L’univers mériterait d’être plus travaillé avec des signes moins flagrants, évoquant les images sans les représenter et tomber dans l’anecdotique.
Une mallette pédagogique autour de l’univers de Jean Perdrizet, figure de l’Art Brut commandé par le musée Gassendi à Structures bâtons en 2016.
Structures bâtons, designers graphiques, ont conçu une malette, en collaboration avec des enseignants. Elle est utilisée comme une boîte à outils avec des archives personnelles, des outils de dessins et des jeux pédagogiques, réalisés pour cette occasion. Les compétences du designer sont mis à disposition pour concevoir des outils permettant de la pédagogie. Ces outils sont aussi bien des tampons, des cartes graphiques, des outils personnalisés de dessins… Une réflexion a été mené, avec les enseignants, pour aborder la meilleure méthode d’’utilisation et les enjeux de ces outils. L’outil autrefois service de la pédagogie se renverse, la pédagogie est au service de l’outil.
CRASSET Matali, école « Le Blé en herbe » Trébédan, Côtes-d’Armor, 2015
Matali Crasset évoque un univers avec la forme des installations sans les dessiner grossièrement. Le paysage environnant et son installation ne sont pas en contradictions visuelles. Ils forment une cohérence. Ce qu’elle baptise « Extensions de générosité » est une extension de l’école située dans et à proximité de l’école pour l’ouvrir au reste de la population. Le projet global de réaménagement de l’école avait pour but de rendre visible et renforcer le rôle social et culturel de l’école. Notons que la sensibilisation à l’égalité fille/garçon fait partie du rôle social de l’école. L’installation a sa propre dynamique qui invite à la rencontre. Le projet est à la fois ouvert, car constitué de tasseaux, et fermé, car l’ensemble crée un micro espace. « L’extension de générosité » induit un espace dans un plus grand espace tout en créant une homogénéité. La forme, en plus d’impulser une dynamique particulière, est porteuse d’image qui invite l’imaginaire. Sorte de montgolfière couchée pour jouer pour certain ou cocon de lecture pour d’autres, la structure laisse libre cours aux usages que l’on en fait. Elle allie à la fois les usages des personnes extérieures à l’école et les usages des personnes intérieures, les enfants. Ce projet invoque donc la possibilité que dans un seul espace, des usages différents peuvent apparaitre par la création d’un univers. Les usages des garçons et les usages des filles pourraient donc se rejoindre. Ne serait-ce pas opportun de créer un nouvel univers pour s’évader le temps de la récréation ?
Sara De Gouy, Archisculptures, Saint-Denis (93), 2016.
Un autre projet a accès sa volonté de rencontre, de mixité des enfants dans la création d’un univers singulier. Cette fois-ci un jeu de couleurs et de lumière jalonne la cour de récréation pour inviter les enfants à jouer. C’est à Saint-Denis dans le 93, que Sara De Gouy a mené un projet global d’architecture d’un îlot comprenant des écoles et donc une cour de récréation. La cour de récréation est faite sur les toits. Vrai « paysage récréatif », la cour invite au développement de l’imaginaire. Les formes géométriques colorées ouvrent le champ des possibles. Ces formes peuvent s’additionner pour que chaque enfant puisse se l’approprier. Elles sont le support de toutes les histoires : bâteau, maison, cheminée, tranche de fromage géante, etc. Les « Archisculptures » s’inspirent des vides dessinés pour en extraire, des volumes, des surfaces, des formes géométriques. Quatre journées d’ateliers ont été organisées avec toutes les classes de maternelle. Le projet mêle transmission de valeurs avec les enfants et conception architecturales. La création d’un univers est souvent associé à la création d’une fresque.
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